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Bougival : église Notre-Dame (vitrail)

 

http://ndoduc.free.fr/vitraux/imga/P1200581.JPG

Photo du site : http://ndoduc.free.fr/vitraux/htm2/StAvertin.htm

 

Vitrail conçu par Henri Marcel Magne et réalisé par Marcel Delon en 1904 pour orner les collatéraux. Le fond du paysage représente l’église de Bougival

 

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Photo du site :  
http://ndoduc.free.fr/vitraux/htm2/StAvertin.htm

 

 

Saint Avertin, ou saint Aventin ?

 

Il n’est pas du tout certain que ce saint Avertin, second patron de l’église de Bougival, soit le saint Avertin, compagnon de Thomas Becket. Il pourrait en effet y avoir eu confusion entre saint Avertin et saint Aventin, évêque de Chartres.

 

Voici, pour étayer ce propos, un extrait de l’ouvrage de Jacques-Antoine Dulaure : Histoire physique, civile et morale des environs de Paris dans les premiers temps historiques jusqu’à nos jours. Paris : Guillaume, libraire-éditeur, 1825 :

 

« L’église de Bougival est sous le titre de la Vierge ; mais elle reconnait pour second patron saint Avertin, fameux pour guérir de la folie. Voici ce qu’on lit à ce sujet dans l’abbé Lebeuf : « On y en conserve, dit-on, une relique ; mais il n’y a pas de preuve que la vénération de ce saint ait commencé autrement que par une confrérie, car on n’aperçoit aucun rapport entre l’abbaye de bénédictins de saint-Florent de Saumur, qui revendiquait au XIIème siècle l’église Notre-Dame de Bougival et Saint Avertin qui était d’un ordre tout différent…La chapelle de saint Avertin, que l’on invoque contre les maux de tête est dans le fond…et l’on y voit son buste de bois doré, élevé au dessus du retable, avec une capsule de reliques sous ce buste ; mais la principale est un morceau de son chef renfermé dans la tête de cette figure, et qu’on aperçoit sous un cristal.

L’abbé Lebeuf* pense qu’il s’agit ici de saint Aventin, qui fut évêque de Chartres, et non de saint Avertin, mort en Touraine, l’an 1189, et il ajoute que les deux diocèses de Paris et de Chartres étant confondus l’un avec l’autre, le saint évêque aura pu opérer dans les environs de Bougival »quelques miracles, dont le souvenir aura déterminé de lui ériger une statue ». A Chateaudun, où son tombeau est dans l’église de saint Médard, il est invoqué  contre les maux de tête. Mais, par la suite des temps, la ressemblance des noms Aventin et Avertin aura fait confondre l’un avec l’autre, en sorte que saint Avertin est regardé aujourd’hui comme second patron de Bougival, et qu’il y a une confrérie en son honneur. »

         * Lebeuf. Histoire du diocèse de Paris. Tome VII p.167-169

 

En 1874, on venait invoquer le saint à Bougival, mais le pèlerinage « était loin d’être ce qu’il avait été autrefois » dit A. Roulliet, dans son article sur saint Avertin paru le 29 juin 1881 dans le Bulletin de la Société archéologique de Touraine : il se réfère ici aux renseignements que lui avait donnés MM. L’abbé Allegret, curé de St Avertin.

 

A.    Roulliet ajoute dans le même article :

« Il est bon de ne pas oublier non plus qu’une confrérie portait le nom de Saint Avertin. Elle existait à Bougival, près de Paris. D’après des recherches récentes, on ne trouve plus rien à la cure ni à l’église concernant cette association, et les plus anciens habitants du pays n’ont pu se souvenir de l’époque à laquelle elle a été établie ; elle a même cessé d’exister depuis dix-sept ans environs**. Les membres de cette confrérie se recrutaient parmi les cultivateurs, particulièrement les jardiniers, mais non parmi les vignerons ».

**NB : nous sommes en 1881…